Une révolution de plus...
1972,1991,2002....les
décennies passent, et se ressemblent à Madagascar. Ce serait sûrement
trop hâtif et réducteur de résumer les choses ainsi. Mais pourtant il
existe de tristes analogies entre ces années où une crise politique à
plonger le pays dans un chaos social.
Depuis
les émeutes meurtrières de lundi et mardi, les villes malgaches sont
comme endormies. Andry Rajoelina avait appelé à une "ville morte" dans
la capitale hier. Mais le peuple n'en veut pas. Le peuple veut au
contraire que l'économie reprenne, et vite, et si possible mieux.
L'arrêt de la vie économique d'un pays aussi pauvre que Madagascar
plonge des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dans une misère
indescriptible qui ne pourrait qu'aggraver la crise déjà en cours. "L'économie
est encore une fois l'otage de la situation politique [...]Il devrait y
avoir une nette séparation entre le débat économique et le débat
politique. C'est le respect de cette condition qui est facteur de
développement et de progrès pour tous", dénonce NItsoa
Andriamifidimanana, PDG du groupe Pacom, au journaliste de Midi
Madagasikara. La plus grande crainte de la population aujourd'hui est
la pénurie de denrées alimentaires. En effet le pillage des magasins et
leur dévastation lors des émeutes n'a fait qu'aggraver la situation
déjà dramatique d'une vie dont le coùt a augmenté ces derniers temps.
La vie en suspend
L'économie
notamment alimentaire est la principale nécessité pour Madagascar, et
celle que les chefs politiques vont devoir se préoccuper
prioritairement. Mais elle n'est pas la seule à être en suspend. En
effet par la force des choses, les écoles sont fermées et les parents
craignent que l'année scolaire soit une "année blanche", tandis que la
sphère culturelle est en veille, reportant ou annulant toutes les
manifestations en prévision dans le mois à venir. Un climat morose sous
tous les angles qui ne peut participer au mieux être d'une population
déjà affaiblie par les maux du quotidien.
La clé pour dévérouiller
cette crise politique et sociale est entre les mains des dirigeants
malgaches. Il leur appartient que celle ci ne se prolonge pas pendant
des mois sans aboutir à une stabilité propice au dialogue démocratique
et au développement.
A.B.